Skater Profile #4: Bastien Salabanzi

Le cas "Salabanzi"


Pour le cas "Salabanzi", il faut avouer que nous avons hésité un moment à le rentrer dans la rubrique "Howl from the grave", tellement le jeune prodige français a vécu des années sombres au cours de sa carrière tumultueuse de skater pro ... Mais bon, on est quand même un peu chauvin, et puis le nouvel "ancien" de la scène skate française est loin d'être mort, ça c'est sûr !


Bastien Salabanzi est né à Toulon le 18 Novembre 1986, à 4h34 du matin (naan, on déconne).
Initié à la base au skateboard par son frère, le "petiot" montre vite des talents quasi innés pour la planche à roulettes, au point que le shop local, Riderplanet, le prit rapidement sous son aile. Très vite intégré par la suite au crew de la ville de Hyères, Bastien explose en quelques mois, avec notamment un titre de champion de France de skate à l'âge de, tenez-vous bien, 11 ans.


Avec de tels débuts, Bastien ne tarda pas à recevoir les avances de gros sponsors américains. Flip Skateboards, alors super à fond sur le développement de son image en Europe, n'hésita pas un seconde et fit passer Bastien pro à l'âge de 15 ans, avec en prime un billet aller simple pour les US. C'est alors que la carrière du jeune prodige pris un tournant déterminant: Bastien se retrouva propulsé sur les devants de la scène internationale, vivant jusqu'à ses 18 ans dans la même maison que Geoff Rowley, et shoota une part tout bonnement incroyable pour la première vidéo Flip, "Sorry":


Mais après une telle consécration si tôt dans sa carrière, la descente n'en fut que d'autant plus difficile. Bastien fit l'amère expérience de ce qu'est, réellement, l'industrie de skateboard au pays de l'oncle Sam. En effet, après de tels débuts, les dirigeants des différentes compagnies pour lesquels il skatait à l'époque ont commencé à lui mettre légèrement la pression pour que le jeune Bastien "capitalise" sur son aura, en skatant toujours plus fort, sur des spots toujours plus gros. Or, cela ne correspondait pas vraiment à l'humeur de l'intéressé, qui préférait skater fort, mais à sa manière. Et après encore une bonne part pour la "Really Sorry" de Flip, avec son lot de missions nocturnes de plusieurs heures pour ramener un seul tricks, Bastien décida de partir, ne supportant plus ce chantage pouvant à terme lui faire prendre des risques pour lesquels il ne se sentait pas du tout prêt. Et c'est vrai que, se jeter sur un rail de 18 marches en flip front board, si tu n'y crois pas, ça peut piquer à la sortie ...



Du coup, après encore une très bonne part dans la vidéo "They don't give a fuck about us" pour feu Lordz Apparel, Bastien est quelque peu passé en dessous du radar, quittant précipitamment les feux de la rampe. De folles rumeurs ont commencé dès lors à tourner: serait-il tombé dans la drogue ? Pourquoi s'est il fâché avec tout le monde ? Il aurait pas plutôt un gros problème d’ego ce type ? etc, etc...



Mais en vrai, Bastien a juste voulu faire un break. Lassé de la façon dont son image et son skate on était manipulé par la machine à fric venue des US, il s'est dit qu'il était temps de repenser un peu son plan de carrière. Et il fallut attendre 2007 pour revoir apparaître sa petite tête lors de contests majeurs européens. Qui ne souvient pas de cette fameuse  finale de la Mystic Cup à Prague où, tout content de pouvoir montrer à son frère que les dieux du skate l'habitaient toujours, il en aurait un peu trop rajouter dans sa démonstration de joie ? Un vrai tollé à l'époque ... tout le monde s'est dit: " ça y est il est de retour sur un skate, et son putain d’ego aussi ... " sauf que personne n'a pris la peine de lui demander pourquoi il était aussi heureux ce jour là, et pourquoi il se devait de le montrer au public. Le problème s'est d'ailleurs reposé en 2010, avec une grosse performance suivie de grosses manifestation de plaisir communicatif lors du Quiksilver Tony Hawk Show au Grand Palais à Paris :


Bon c'est vrai que Bastien a toujours eu tendance à un peu trop manifester sa joie lors de compétitions. Certains prennent cela comme un excès de personnalité, mais nous on pense plutôt qu'il s'agit simplement d'un moyen comme un autre de faire baisser un peu la pression qui pèse sur ses épaules. Car il faut se souvenir que ce type a dès le début compris qu'il était impératif pour lui de montrer toute sa valeur lors de contest majeur européen, condition sinequanone si tu voulais sortir du lot. 

Malheureusement, sont retour sur les chapeaux de roues a vite été entaché par de nouveaux problèmes, comme son départ en 2012 du team Jart Skateboard, compagnie espagnol pour laquelle il s'était donné à fond, comme en témoigne sa part tirée de la vidéo "All You Need".



Mais le toulonnais de ne s'est pas laissé abattre pour autant: en gagnant début 2012 les sélections européennes de la Street League, Bastien marque les esprits une fois de plus en revenant au plus haut niveau. Grâce à cette victoire, il gagna en effet un précieux ticket lui permettant aujourd'hui de faire toutes les compétitions estampillées Street League au niveau mondial. Afrique du Sud, Allemagne, Brésil, San Francisco .... Bastien a réussi son pari en faisant partie aujourd'hui du cercle très fermé des skaters perçus comme étant les plus talentueux au monde. Bon, on peut très bien ne pas être d'accord avec ce principe même, mais force est de constater que ce type n'a pas démérité, et que sa place il la doit à sa détermination et à son courage uniquement. Et puis faut dire qu'en tant que français à la base, on est quand même pas mécontents de voir un petit froggie mettre à l'amende des poids lourds tels que Nyjah Huston ou Chad Ortiz !




Pour conclure, Bastien Salabanzi constitue un cas unique en son genre. Très tôt propulsé au top de la planète skate, il en a aussi très vite subit les travers sans y être préparé de la moindre façon. Pour rappel, ce gars a quand même skater pour Vans, Rusty (rip), Etnies, Lordz (rip), Fury, Quiksilver, Flip Skateboards et Jart !
Aujourd'hui soutenu par le magasin marseillais Bud Skateshop, Theeve Trucks, Type-S Wheels et les boissons énergisantes Rockstar, on pense sérieusement que vous allez encore en entendre parler un long long moment .... A presque 28 ans, Bastien n'a pas fini de faire parler de lui, oh que non !




Sources: Wikipedia, Jenkem Mag, Street League, messouvenirsdevieuxskaters

3 commentaires :

Unknown a dit…

Je rêve ou Salabanzi push en mongo?

Anonyme a dit…

Mec ,
tu te trompe completement dans les dates et quand il a quitté flip.
Deuxiement ce n'est pas la mysitc cup la video mais a parais a une compet quicksilver

Unknown a dit…

Merci pour la remarque ! effectivement, une erreur dans la chronologie s'est glissée. Du coup, plus d'affirmation hâtive ! Mais si tu connais la date précise de son départ de flip, je suis preneur. Et pour la vidéo, je voulais parler du quiksilver tony hawk show en 2010 mais j'ai dû oublié ... la vidéo elle est restée. De même, c'est corrigé !